Published on March 15, 2024

Contrairement à l’idée reçue, le succès d’une retraite de bien-être ne dépend pas du lieu, mais d’un diagnostic précis de votre type d’épuisement.

  • Une retraite de yoga peut aggraver un épuisement physique ; une retraite de silence peut être ardue si vous souffrez d’isolement.
  • L’erreur la plus commune est de surcharger son emploi du temps, transformant le repos en “performance du bien-être”.

Recommandation : Avant de réserver, identifiez la nature de votre fatigue (physique, émotionnelle, intellectuelle) pour choisir une approche qui vous régénère en profondeur, et non qui vous épuise davantage.

Le sentiment de courir en permanence, d’avoir la batterie à plat même après une nuit de sommeil, est un signal que beaucoup de Québécois connaissent bien. Face au surmenage chronique, à une transition de vie douloureuse ou à un sentiment de perte de sens, l’idée d’une retraite de bien-être s’impose comme une bouée de sauvetage. On s’imagine dans un spa luxueux, en posture de yoga parfaite face à un lac paisible, ou en pleine méditation silencieuse. Ces images, bien que séduisantes, cachent un piège courant : celui de choisir sa retraite comme on choisit une destination de vacances, en se basant sur l’esthétique plutôt que sur le besoin fondamental.

La plupart des guides se contentent de lister les plus beaux centres de yoga ou les spas les plus réputés du Québec. Mais si la véritable clé d’une retraite réussie n’était pas dans la multiplicité des activités offertes, mais dans la justesse du choix initial ? Et si le plus grand obstacle à un ressourcement durable était notre propre tendance à vouloir “rentabiliser” chaque minute de pause, tombant dans le piège de la performance du bien-être ? Cet article propose une approche différente. Il ne s’agit pas d’un catalogue de lieux, mais d’une stratégie pour vous aider à devenir l’architecte de votre propre régénération.

Nous verrons comment poser un diagnostic sur votre propre état d’épuisement pour choisir l’approche la plus adaptée, comment préparer cette parenthèse essentielle pour en maximiser les effets, et surtout, comment intégrer les bienfaits dans votre quotidien pour que la transformation perdure bien après votre retour à la maison. L’objectif est de faire de votre retraite non pas une simple pause, mais un véritable investissement stratégique dans votre équilibre intérieur.

Pour vous guider dans cette démarche introspective et pratique, cet article est structuré pour répondre progressivement à chaque étape de votre réflexion. Explorez les différentes facettes d’une retraite réussie, du choix initial à l’intégration des acquis dans votre vie de tous les jours.

Pourquoi une retraite de yoga ne convient pas à tous les types d’épuisement ?

Face à l’épuisement, le premier réflexe est souvent de chercher une solution active, et la retraite de yoga, avec ses promesses de reconnexion corps-esprit, semble être la candidate idéale. Pourtant, cette approche “taille unique” peut se révéler contre-productive. La clé est de d’abord poser un diagnostic précis sur la nature de votre fatigue. L’épuisement n’est pas un bloc monolithique; il a plusieurs visages. On estime que près de 4,1 millions de personnes sont touchées par l’épuisement professionnel au Canada, mais chaque cas est unique.

On peut distinguer trois grandes formes d’épuisement :

  • L’épuisement physique : Votre corps est à bout de ressources. Les journées sont une lutte, le sommeil n’est plus réparateur. Dans ce cas, une retraite de yoga dynamique peut être une exigence de plus pour un corps qui réclame un repos absolu.
  • L’épuisement émotionnel : Vous êtes irritable, hypersensible, ou au contraire, anesthésié. C’est souvent le cas des professions d’aide, comme le montre une étude sur les travailleurs de la santé. Une étude de l’Institut de Cardiologie de Montréal a révélé que 52% des travailleurs de la santé ont souffert d’épuisement après la pandémie, et que le soutien social était un facteur clé de protection. Une retraite de groupe peut être bénéfique, mais le silence peut aussi être nécessaire pour traiter les émotions sans la charge des interactions.
  • L’épuisement intellectuel : Votre cerveau surchauffe. Vous n’arrivez plus à vous concentrer, à prendre des décisions. Ici, une pratique physique comme le yoga peut aider, mais une approche qui stimule une autre forme d’intelligence, comme la créativité, peut être plus régénératrice.

Plutôt que de choisir le yoga par défaut, considérez des alternatives ciblées disponibles au Québec. Pour un épuisement physique, la thermothérapie dans un spa nordique comme Le Baluchon en Mauricie offre un repos complet. Pour un épuisement émotionnel, une retraite de silence au Monastère des Augustines à Québec permet une introspection profonde. Enfin, pour un épuisement intellectuel, une retraite créative avec art-thérapie au Spa Eastman en Estrie peut rallumer la flamme sans solliciter les mêmes circuits mentaux.

Comment préparer les 3 semaines avant votre retraite de bien-être au Québec ?

Une retraite de bien-être ne commence pas le jour de votre arrivée au centre, mais bien trois semaines avant. Cette phase de décélération est cruciale pour ne pas arriver en état de stress maximal, ce qui saboterait les premiers jours de votre séjour. L’objectif est de créer une transition douce entre le chaos du quotidien et le calme de la retraite. Cette préparation se joue sur deux plans : le mental et le logistique.

La préparation logistique est la plus évidente : s’assurer que les obligations professionnelles et familiales sont couvertes. Cela implique de déléguer, de poser des limites claires et d’informer votre entourage du cadre de votre retraite (par exemple, que vous ne serez pas joignable). C’est aussi le moment de préparer sa valise, non pas comme pour des vacances, mais comme une trousse d’outils pour le bien-être. Pensez confort, simplicité et adaptation à la saison québécoise.

Vue en plongée d'une valise ouverte avec équipement d'hiver québécois soigneusement organisé

Plus importante encore est la préparation mentale, qui passe principalement par une déconnexion numérique progressive. Plonger brutalement dans le silence digital peut générer de l’anxiété. Un sevrage en douceur est plus efficace. Voici un plan simple sur trois semaines :

  • Semaine 3 : Commencez par définir des heures sans écran. Par exemple, aucun téléphone ni ordinateur entre 21h et 7h. Activez le mode “Ne pas déranger” la nuit pour reprendre le contrôle de votre sommeil.
  • Semaine 2 : Passez à la vitesse supérieure en désactivant toutes les notifications non essentielles (réseaux sociaux, nouvelles, promotions). Vous décidez quand vous consultez l’information, et non l’inverse. C’est un bon moment pour supprimer temporairement les applications les plus chronophages.
  • Semaine 1 : Finalisez la transition. Rédigez un message d’absence automatique bienveillant pour vos courriels, qui explique que vous prenez un temps pour vous et que vous répondrez à votre retour. Confirmez les dernières délégations et rappelez à vos proches le cadre de votre absence.

Retraite de silence ou retraite de groupe : laquelle pour votre profil au Québec ?

Une fois le diagnostic de votre épuisement posé, une question fondamentale émerge : avez-vous besoin de la solitude réparatrice du silence ou de la chaleur d’une connexion humaine ? Le choix entre une retraite de silence et une retraite de groupe est déterminant pour l’issue de votre expérience. Comme le souligne Lyne St-Roch, une figure reconnue des retraites au Spa Eastman :

Les retraites avec Lyne ne sont en rien basées sur la performance, mais sur la conscience. Les pratiques de yoga et de méditation sont guidées avec bienveillance, dans le plus grand respect du rythme et des capacités de chacun.

– Lyne St-Roch, Spa Eastman – Programme de retraites 2026

Cette philosophie de non-performance s’applique aussi au choix du format. La retraite de silence, souvent basée sur la méditation Vipassana, est un puissant outil pour calmer un esprit hyperstimulé. Si vous vous sentez submergé par le bruit extérieur et intérieur, si votre fatigue est avant tout mentale, le silence peut être un baume. Il vous force à faire face à ce qui est présent en vous, sans distraction. Des lieux comme le Gîte des Belvédères dans la région de la Jacques-Cartier ou le Monastère des Augustines à Québec offrent un cadre idéal pour cette immersion.

À l’inverse, si votre épuisement est teinté d’un sentiment d’isolement, si la solitude pèse sur vous au quotidien, une retraite de silence pourrait amplifier cette détresse. La retraite de groupe devient alors une option plus pertinente. Les cercles de partage, les activités collectives et les repas pris en commun créent un sentiment d’appartenance et de soutien. Le fait de voir que d’autres traversent des épreuves similaires est profondément validant et déculpabilisant. Des centres comme le Centre de vie en Outaouais ou les retraites organisées par WeTraat sont spécialisés dans ces expériences de connexion.

Pour vous aider à y voir plus clair, voici un tableau comparatif simple :

Comparaison des types de retraites au Québec
Critère Retraite de Silence Retraite de Groupe
Idéal pour Hyperstimulation, fatigue mentale Isolement, besoin de connexion
Format typique Méditation Vipassana, silence complet Cercles de partage, activités collectives
Lieux recommandés au Québec Gîte des Belvédères (Jacques-Cartier), Monastère des Augustines Centre de vie (Outaouais), WeTraat retreats
Durée optimale 5-10 jours 3-4 jours (weekend prolongé)
Coût moyen 800-1500 CAD 600-1200 CAD

L’erreur des retraitants qui planifient 12 activités par jour et rentrent encore plus épuisés

Vous avez choisi votre retraite, vous êtes préparé, et vous arrivez sur place avec une intention claire : vous reposer. C’est là que survient le piège le plus subtil et le plus répandu : la performance du bien-être. Habitués à optimiser notre temps et à être productifs, nous appliquons inconsciemment cette logique à notre repos. On consulte le programme et on se dit : “Je vais faire le cours de yoga à 7h, puis l’atelier sur la nutrition, suivi de la randonnée, du soin au spa, et de la conférence du soir”. Résultat : on court d’une activité à l’autre, on remplit chaque parcelle de vide, et on rentre chez soi avec un sentiment d’accomplissement… mais tout aussi épuisé.

Le véritable ressourcement ne naît pas de l’accumulation d’activités, mais de l’autorisation que l’on se donne à ne rien faire. C’est le principe du JOMO (Joy of Missing Out), la joie de manquer quelque chose. Il s’agit de savourer l’instant présent plutôt que de craindre de ne pas “tout” faire.

Le concept JOMO appliqué aux retraites québécoises

Le Centre de vie en Outaouais illustre parfaitement cette approche contre-intuitive. Leurs retraites limitent volontairement les activités structurées à une seule pratique phare par jour, comme une longue séance de yoga ou un cercle de partage. Cela signifie que près de 70% du temps est laissé non-structuré. Ce “vide” est en réalité l’espace où la transformation opère : une sieste imprévue, une marche solitaire, une conversation profonde avec un autre participant. Les témoignages confirment qu’une transformation plus profonde émerge de cette approche minimaliste, en contraste direct avec la culture de performance souvent appliquée au bien-être.

S’autoriser l’ennui est un super-pouvoir en retraite. Mais que faire quand ce vide devient inconfortable ? Au lieu de vous ruer sur votre téléphone, ayez une “trousse de premiers soins pour l’ennui”, composée de micro-activités de pleine conscience qui vous ancrent dans le présent :

  • Observer un insecte ou une feuille pendant 5 minutes, en notant chaque détail de sa texture et de sa couleur.
  • Écouter les sons de la forêt les yeux fermés et tenter d’identifier chaque source sonore sans la nommer.
  • Marcher pieds nus sur différentes textures naturelles (herbe, terre, mousse) en pleine conscience.
  • Dessiner ou décrire une plante locale dans un carnet, sans aucun jugement sur la qualité artistique.
  • S’asseoir au bord d’un lac et compter les ondulations à la surface de l’eau pendant 10 respirations lentes.

Comment ne pas perdre les bienfaits de votre retraite 2 semaines après votre retour au Québec ?

Le retour à la réalité est souvent le moment le plus délicat. Vous rentrez apaisé, ressourcé, avec un capital de bien-être durement acquis, et en moins de 48 heures, le tourbillon des courriels, des obligations et des routines menace de tout balayer. Le risque est de voir les bénéfices de votre investissement s’évaporer, vous laissant avec un sentiment de frustration. Pour éviter cela, l’intégration post-retraite doit être aussi stratégique que la préparation.

La clé est de ne pas chercher à transposer la bulle de la retraite dans votre quotidien – c’est impossible. L’objectif est plutôt d’infuser de petites habitudes, des “micro-intégrations”, qui agissent comme des ancrages de calme au milieu de la tempête. Cela peut être aussi simple que de prendre 5 minutes chaque matin pour respirer en conscience avant de consulter votre téléphone, ou de maintenir une pause déjeuner sans écran. L’important est de protéger farouchement ces nouveaux rituels.

Personne méditant sur un banc dans un parc urbain de Montréal en automne

Le retour au travail et à la vie sociale doit être progressif. Ne prévoyez pas une journée complète de réunions le lendemain de votre retour. Accordez-vous une journée tampon pour atterrir en douceur, trier vos priorités et reprendre contact avec votre environnement à votre propre rythme. Protéger les acquis d’une retraite est un acte conscient qui demande de la discipline et de la bienveillance envers soi-même.

Votre plan d’action : Audit de réintégration en 7 jours

  1. Jour 1 : Préserver la bulle. Maintenez une abstinence totale des réseaux sociaux et prolongez le silence matinal que vous aviez instauré. Ne rallumez pas la radio ou la télé par réflexe.
  2. Jour 2 : Trier sans agir. Ouvrez votre boîte de courriels, mais contentez-vous de trier les messages par ordre de priorité (urgent, important, à lire). Ne répondez à rien. L’objectif est de cartographier le terrain, pas de vous y jeter.
  3. Jour 3 : Reconnexion ciblée. Reprenez contact avec UNE seule personne clé (conjoint, enfant, collègue proche) pour prendre le pouls, mais évitez les longues discussions sur ce que vous avez “manqué”.
  4. Jours 4-5 : Gérer les urgences uniquement. Répondez seulement aux courriels et demandes qui sont de réelles urgences. Maintenez une pause déjeuner d’au moins une heure, seul et sans écran si possible.
  5. Jour 6 : Retour progressif aux interactions. Reprenez les réunions, mais avec une limite stricte : pas plus de deux dans la journée, et si possible, courtes et ciblées.

Bain de forêt en solo ou avec guide : quelle approche au Québec ?

Parmi les pratiques de ressourcement, le Shinrin-yoku, ou “bain de forêt”, gagne en popularité au Québec, et pour cause. Il ne s’agit pas d’une simple randonnée, mais d’une immersion sensorielle lente et consciente dans l’atmosphère de la forêt. La question se pose alors : vaut-il mieux s’y aventurer seul ou accompagné d’un guide certifié ? La réponse dépend de votre expérience et de votre objectif.

Pratiquer le Shinrin-yoku en solo offre une liberté totale et favorise une connexion intime et personnelle avec la nature. C’est l’occasion de suivre votre propre rythme, de vous arrêter quand un détail attire votre attention, et de laisser vos pensées vagabonder sans cadre imposé. Pour celui qui est déjà à l’aise en forêt et qui a une certaine discipline de pleine conscience, c’est une excellente façon d’intégrer la pratique dans sa routine. D’autant plus que l’environnement québécois s’y prête magnifiquement, comme le confirme une experte locale.

La végétation au Québec et au Canada est parfaite pour cette pratique thérapeutique. Le pin, le cèdre, le bouleau, l’érable et le chêne libèrent tous des phytoncides.

– Bernadette Rey, Présidente de Shinrin-yoku Québec et guide certifiée INFOM Canada

Cependant, pour une première expérience, ou pour approfondir sa pratique, faire appel à un guide certifié peut faire toute la différence. Un guide ne vous “guide” pas au sens traditionnel ; il ouvre des portes sensorielles par le biais d’« invitations ». Ces invitations sont de petites activités structurées conçues pour vous aider à ralentir, à observer différemment, et à vous connecter aux éléments de la forêt d’une manière que vous n’auriez peut-être pas découverte seul. Le guide crée un cadre sécuritaire et bienveillant, particulièrement précieux si vous n’êtes pas familier avec la forêt ou si votre esprit a tendance à s’égarer.

La valeur ajoutée des guides certifiés au Québec

L’Association des Guides Shinrin Yoku du Québec (AGSY) forme des guides selon des standards internationaux. Leur rôle va bien au-delà de montrer le chemin. Par exemple, Sophie Monkman de Soft Earth Forest Therapy, qui guide sur le Mont-Royal à Montréal, propose des “invitations” comme “remarquer ce qui est en mouvement” ou “établir un dialogue avec une plante”. Elle adapte le parcours à la mobilité de chacun et facilite un cercle de partage à la fin, où les participants peuvent exprimer leur ressenti sans jugement. Cette structure transforme une simple marche en une véritable expérience thérapeutique, souvent impossible à atteindre seul lors des premières tentatives.

Psychologue, coach ou groupe de soutien : quelle ressource pour votre besoin au Québec ?

Une retraite de bien-être est une intervention puissante, mais elle n’est pas toujours suffisante, surtout lorsque l’épuisement ou la transition de vie s’ancre dans des problématiques plus profondes. Il est alors essentiel de savoir vers quel professionnel se tourner pour un soutien continu. Au Québec, où la détresse psychologique au travail touche près de 4 personnes sur 10, il est crucial de ne pas confondre les rôles de chacun.

Le psychologue est un professionnel de la santé mentale dont le titre est protégé par l’Ordre des psychologues du Québec (OPQ). Son rôle est de diagnostiquer et de traiter des troubles psychologiques, de soigner des blessures du passé (traumatismes, deuil complexe) et de travailler sur des problématiques comme l’anxiété ou la dépression. Si votre mal-être est persistant et semble lié à votre histoire personnelle, c’est le professionnel indiqué. Leurs services sont souvent couverts, en partie ou en totalité, par les assurances privées.

Le coach de vie ou professionnel, quant à lui, est tourné vers le futur. Son objectif n’est pas de soigner, mais d’accompagner une personne fonctionnelle à atteindre un objectif spécifique : changer de carrière, améliorer sa confiance en soi, développer son leadership. La profession n’étant pas réglementée au Québec, il est primordial de choisir un coach certifié par une fédération reconnue, comme l’International Coaching Federation (ICF), pour s’assurer de son éthique et de ses compétences. Le coaching est rarement couvert par les assurances.

Enfin, le groupe de soutien offre un espace d’écoute et de partage entre pairs vivant une situation similaire (deuil, maladie, addiction, etc.). Sa force réside dans la rupture de l’isolement et le sentiment d’être compris sans avoir à se justifier. C’est une ressource complémentaire précieuse, souvent gratuite ou à faible coût, mais qui ne remplace pas un suivi thérapeutique ou un coaching individualisé.

Le choix dépend entièrement de votre besoin fondamental, comme le résume ce tableau :

Guide de choix selon le besoin au Québec
Professionnel Besoin principal Réglementation au Québec Couverture assurance
Psychologue Soigner une blessure passée, traiter anxiété/dépression Titre protégé par l’OPQ Souvent couvert (Sun Life, Croix Bleue)
Coach Construire un futur désiré, atteindre des objectifs Non réglementé (privilégier certification ICF) Rarement couvert
Groupe de soutien Se sentir moins seul, partager une épreuve Variable selon l’organisme Souvent gratuit ou à faible coût

À retenir

  • Diagnostiquez avant de choisir : Identifiez la nature de votre épuisement (physique, émotionnel, intellectuel) avant de sélectionner une retraite. Une solution unique comme le yoga n’est pas toujours la réponse.
  • Fuyez la performance du bien-être : La plus grande erreur en retraite est de surcharger son emploi du temps. Autorisez-vous le vide et l’ennui, car c’est là que la régénération s’opère.
  • Préparez l’avant et l’après : Le succès d’une retraite dépend autant de la phase de décélération de 3 semaines avant le départ que du plan de réintégration progressif de 7 jours au retour.

Comment cultiver une relation profonde et ressourçante avec la nature au Québec

Une retraite est un moment fort, une immersion profonde. Mais comment faire pour que cette connexion, notamment avec la nature, ne reste pas un simple souvenir ? La véritable transformation réside dans la capacité à tisser cette relation au quotidien, à faire de la nature une alliée permanente plutôt qu’une destination de vacances. Le Québec, avec ses saisons marquées et sa nature omniprésente, offre un terrain de jeu exceptionnel pour cette pratique continue.

Le Shinrin-yoku, par exemple, ne doit pas rester l’apanage des retraites. Il peut devenir une pratique hebdomadaire, voire quotidienne. Il suffit de trouver un parc, un boisé ou un sentier près de chez vous et d’y appliquer les principes de lenteur et d’attention sensorielle. L’idée n’est pas de “faire” une randonnée, mais d’aller “visiter” la forêt.

Le Shinrin-yoku comme pratique régulière au Québec

Le parc de la Rivière Gentilly, dans le Centre-du-Québec, illustre comment intégrer le bain de forêt dans sa routine. Le sentier 5, par exemple, avec ses trembles qui créent des jeux d’ombre et de lumière, offre une expérience multisensorielle accessible. Les pratiquants réguliers témoignent d’une réduction mesurable du stress et d’une amélioration de leur système immunitaire. Pour ancrer cette connexion dans le cycle saisonnier unique du Québec, ils pratiquent la phénologie : noter dans un carnet l’apparition des premières fleurs de trilles blancs au printemps ou le retour des bernaches, créant ainsi des repères personnels et un attachement profond à leur environnement local.

Cultiver cette relation passe par l’ouverture de multiples “portes d’entrée” sensorielles et intellectuelles. Il ne s’agit pas seulement de marcher, mais d’interagir avec la nature de manière curieuse et créative. Voici quelques pistes pour approfondir votre connexion :

  • Tenir un carnet phénologique : Notez les petits changements saisonniers dans votre parc local. Quand apparaissent les premières feuilles ? Quand les mélèzes deviennent-ils dorés ?
  • S’initier à une nouvelle activité : Le kayak de mer dans le Fjord-du-Saguenay ou la raquette en hors-piste l’hiver vous feront découvrir des paysages sous un angle totalement différent.
  • Devenir un scientifique citoyen : Utilisez des applications comme iNaturalist Canada pour identifier et documenter la faune et la flore que vous croisez. Votre curiosité contribue à la science.
  • Apprendre les plantes locales : Suivez un atelier avec un herboriste certifié pour apprendre à reconnaître les plantes comestibles ou médicinales de votre région.
  • Pratiquer l’écoute active : Téléchargez une application comme Merlin Bird ID pour apprendre à reconnaître les chants d’oiseaux qui vous entourent.

Passer de la lecture à l’action est l’étape la plus importante. Pour mettre en pratique ces conseils, le premier pas consiste à évaluer honnêtement vos propres besoins et à explorer, avec curiosité et sans pression, la retraite ou la pratique qui résonne le plus avec vous aujourd’hui.

Written by François Bouchard, François Bouchard est psychologue clinicien depuis 16 ans, membre de l'Ordre des psychologues du Québec, titulaire d'un doctorat en psychologie de l'Université Laval et actuellement psychothérapeute en pratique privée à Québec, spécialisé en thérapie cognitivo-comportementale, gestion du stress, prévention de l'épuisement professionnel et régulation émotionnelle. Il intervient également comme superviseur clinique auprès de jeunes psychologues et formateur en santé mentale en milieu de travail.