Published on May 16, 2024

Contrairement à la croyance populaire, la clé n’est pas de supprimer vos émotions, mais de comprendre leur fonction pour mieux les canaliser.

  • Toutes les émotions, y compris la colère et l’anxiété, sont des signaux utiles qui vous informent sur vos besoins et vos limites.
  • Le stoïcisme québécois, ou le refoulement émotionnel, est une stratégie coûteuse qui mène souvent à l’anxiété chronique et à des difficultés relationnelles.

Recommandation : Apprenez à observer vos émotions avec distance, comme un météo intérieure, pour choisir une réponse constructive plutôt que de subir une réaction impulsive.

Une remarque qui dérape lors d’un souper de famille, une frustration qui explose face à un collègue, ou une vague d’anxiété paralysante avant une présentation importante. Si ces scénarios vous sont familiers, vous n’êtes pas seul. Au Québec, nombreux sont ceux qui luttent avec des réactions émotionnelles qu’ils jugent disproportionnées, oscillant entre le regret d’avoir trop parlé et l’angoisse d’avoir trop gardé pour soi. Cette dynamique crée des tensions dans nos relations et un profond sentiment d’incompréhension face à soi-même.

Face à cela, le conseil habituel est de “prendre sur soi”, de “compter jusqu’à dix” ou de “penser à autre chose”. Ces stratégies, bien qu’intentionnées, reposent sur une idée fausse : qu’il faudrait contrôler ou faire taire nos émotions “négatives”. On nous encourage à devenir des stoïques modernes, impassibles et performants. Mais si cette approche était justement la source du problème ? Et si le secret d’une vie relationnelle épanouie n’était pas la suppression, mais la régulation intelligente de nos émotions ?

Cet article propose une approche différente, validée par la thérapie et adaptée à la réalité québécoise. L’objectif n’est pas d’éliminer vos émotions, mais de vous donner les outils pour les comprendre, les valider et les canaliser. Nous verrons que chaque émotion a une fonction utile et qu’apprendre à les écouter est une compétence qui transforme radicalement notre bien-être et la qualité de nos liens. Vous découvrirez comment observer vos tempêtes intérieures sans vous laisser emporter et comment réparer les liens après une vague émotionnelle.

Pour ceux qui s’intéressent à la transmission de ces compétences essentielles, la vidéo suivante explore comment guider les enfants dans la gestion de leurs propres émotions, illustrant des principes fondamentaux qui sont tout aussi pertinents pour les adultes.

Pour naviguer à travers ces concepts et développer votre propre compétence en régulation émotionnelle, cet article est structuré pour vous guider pas à pas. Le sommaire ci-dessous vous donne un aperçu des étapes clés de ce parcours vers une meilleure intelligence émotionnelle.

Pourquoi toutes vos émotions, même désagréables, ont une fonction utile au Québec ?

La première étape pour maîtriser vos réactions est de changer radicalement votre regard sur elles. Au lieu de voir l’anxiété, la tristesse ou la colère comme des ennemis à abattre, considérez-les comme des messagers internes. Chaque émotion, même la plus inconfortable, possède une fonction signalétique essentielle : elle vous transmet une information vitale sur votre état, vos besoins ou votre environnement. La tristesse signale une perte et initie un processus de deuil et de réconfort. L’anxiété, souvent perçue comme un trouble, est à la base un système d’alarme qui vous prépare à un danger potentiel.

Même la colère, si souvent diabolisée, a une fonction protectrice. Comme le souligne le portail eSantéMentale.ca, une ressource québécoise de premier plan, la colère saine nous aide à réaliser qu’une de nos limites a été franchie ou qu’une situation est injuste, nous motivant ainsi à poser une action pour restaurer l’équilibre. Le problème n’est donc pas l’émotion elle-même, mais notre réaction à celle-ci. L’ignorer ou la laisser exploser sans filtre sont deux stratégies inefficaces. La véritable intelligence émotionnelle consiste à décoder le message.

Cette perspective est d’autant plus importante que les émotions difficiles sont une expérience partagée. Au Québec, les dernières statistiques révèlent que 15% des adultes ont reçu un diagnostic d’anxiété, un chiffre qui grimpe à 20% chez les femmes. Ces données montrent que ces ressentis ne sont pas une faiblesse personnelle, mais une partie de l’expérience humaine. Des organismes comme le Centre d’entraide Émotions, fondé à Québec, s’appuient sur ce principe d’acceptation pour aider leurs membres à transformer leur rapport à leurs émotions.

En acceptant la légitimité de chaque émotion, vous cessez de gaspiller de l’énergie à lutter contre vous-même et pouvez commencer à utiliser cette information pour agir de manière plus juste et alignée.

Comment observer vos émotions sans vous laisser submerger au Québec ?

Une fois que vous acceptez que vos émotions sont des messagers, le défi suivant est d’apprendre à lire le message sans que le messager ne prenne le contrôle de toute la maison. Se laisser submerger, c’est fusionner avec l’émotion : vous n’êtes plus une personne qui ressent de la colère, vous *êtes* la colère. La clé pour éviter cela est de cultiver une compétence d’observation détachée, souvent associée à la pleine conscience.

L’idée est de créer un espace mental entre vous (l’observateur) et l’émotion (l’objet observé). Imaginez que vous regardez la météo : vous pouvez observer un orage violent sans être l’orage lui-même. Pour y parvenir, des techniques d’ancrage sont particulièrement efficaces. Elles consistent à ramener volontairement votre attention sur vos sensations physiques, ici et maintenant. Cela active le cortex préfrontal, la partie rationnelle de votre cerveau, et calme l’amygdale, le centre de la peur et de la réaction.

Une technique d’ancrage simple et puissante, bien adaptée à notre nordicité, est de se connecter à la nature. Que ce soit en touchant l’écorce rugueuse d’un arbre, en sentant le froid de la neige sous vos pieds ou en observant le mouvement des feuilles, le contact avec le monde tangible vous sort du tourbillon mental de l’émotion.

Gros plan sur des mains touchant l'écorce d'un érable avec de la neige en arrière-plan

Cette pratique permet d’élargir ce que les thérapeutes appellent votre “fenêtre de tolérance”. C’est votre zone de confort émotionnel, où vous pouvez ressentir des émotions intenses sans être en mode survie (panique, rage) ou en mode déconnexion (apathie, dissociation). Plus vous pratiquez l’observation et l’ancrage, plus cette fenêtre s’élargit, vous permettant de naviguer des vagues émotionnelles de plus en plus fortes avec calme et clarté.

En développant cette posture d’observateur curieux, vous transformez votre réactivité en capacité de réponse, un changement qui est au cœur de la maturité émotionnelle.

Exprimer ou réguler vos émotions : la bonne stratégie selon le contexte au Québec ?

Savoir observer ses émotions est une chose, mais que faire ensuite ? Faut-il tout dire, tout le temps ? Ou au contraire, se maîtriser en toutes circonstances ? La réponse, bien sûr, est : ça dépend. L’efficacité de l’expression ou de la régulation émotionnelle n’est pas absolue, elle est entièrement dépendante du contexte. Une compétence sociale clé est de savoir décoder la situation pour adopter la stratégie la plus appropriée.

La recherche en psychologie, citée notamment par l’Ordre des psychologues du Québec, est claire : la suppression émotionnelle constante a des coûts psychologiques et relationnels élevés, tandis que l’expression authentique est généralement bénéfique. Cependant, l’expression brute et non filtrée de chaque émotion peut être tout aussi dommageable, en particulier dans un cadre professionnel ou des contextes sociaux délicats. L’enjeu est donc de développer une flexibilité psychologique.

Le tableau suivant, inspiré des recommandations pour le contexte québécois, illustre comment moduler votre réponse émotionnelle. Il ne s’agit pas d’un guide rigide, mais d’exemples pour développer votre discernement. Comme le montre une analyse comparative des interactions sociales, le choix de la stratégie est un art.

Stratégies d’expression émotionnelle selon le contexte québécois
Contexte Expression recommandée Stratégie de régulation
5 à 7 informel Partage ouvert des frustrations sur ton de camaraderie Expression modérée, humour pour désamorcer
Réunion formelle Critique constructive en privé, factuelle Suppression temporaire, reformulation neutre
Souper familial Limites fermes mais polies face aux taquineries Acceptation partielle, redirection vers positif
Service public (SAQ, Hydro) Plainte constructive orientée solution Canalisation vers action concrète

Ces exemples montrent que la régulation n’est pas seulement la suppression. Elle peut prendre plusieurs formes : la reformulation cognitive (voir la situation sous un autre angle), la canalisation (utiliser l’énergie de l’émotion pour une action constructive) ou même la suppression temporaire, une stratégie tout à fait valable si elle est utilisée consciemment et pour une courte durée, en vue d’aborder le problème plus tard dans un cadre plus sécuritaire.

L’objectif final est de posséder un large répertoire de réponses pour pouvoir choisir la plus sage et la plus efficace, plutôt que de n’avoir qu’un seul mode de fonctionnement, qu’il soit explosif ou réprimé.

L’erreur des Québécois stoïques qui refoulent tout et développent anxiété chronique ou maladies

Dans la culture québécoise, il existe une valorisation de la résilience, de la capacité à “endurer” sans se plaindre. Cet héritage, parfois qualifié de stoïcisme, peut être une force. Cependant, lorsqu’il est mal interprété comme une injonction à refouler systématiquement ses émotions, il devient une stratégie dangereuse pour la santé mentale et physique. C’est l’erreur du stoïcisme performatif : chercher à paraître fort en niant sa propre vulnérabilité.

Le refoulement émotionnel n’élimine pas l’émotion. Au contraire, il la piège à l’intérieur du corps. L’énergie de cette émotion non exprimée doit bien aller quelque part. Elle se transforme souvent en anxiété diffuse, en irritabilité chronique, en troubles du sommeil, ou peut même contribuer au développement de problèmes de santé physique (hypertension, troubles digestifs, maladies auto-immunes). Le corps finit par crier ce que la bouche n’a pas osé dire.

Une étude de l’Ordre des psychologues du Québec sur le gardiennage de secrets a d’ailleurs révélé que les personnes qui cachent des informations importantes utilisent plus la suppression émotionnelle, ce qui maintient l’intensité de l’émotion intacte et diminue leur bien-être général. Le fardeau de tout porter seul est immense et les conséquences sont visibles à l’échelle de la société. En février 2024, l’Ordre des psychologues rapportait que près de 16 000 personnes étaient en attente d’un service psychologique en première ligne au Québec, un signe clair d’une détresse qui ne trouve pas d’exutoire.

La véritable force ne réside pas dans l’absence d’émotions, mais dans le courage de les ressentir, de les comprendre et de les exprimer de manière saine, pour soi et pour les autres.

Comment réparer une relation après une réaction émotionnelle disproportionnée au Québec ?

Malgré nos meilleures intentions, il arrivera que nous soyons submergés et que nos réactions blessent les gens que nous aimons. Une parole trop dure, une porte qui claque, un silence glacial… ces moments peuvent créer des brèches profondes dans la confiance. La bonne nouvelle, c’est qu’une rupture de connexion n’est pas une fin en soi. C’est la capacité à réparer le lien qui définit la solidité et la résilience d’une relation.

La réparation commence par une pause. Il est inutile d’essayer de “régler” la situation lorsque les deux parties sont encore sous le coup de l’émotion. Laissez la poussière retomber. Une fois le calme revenu (même relatif), la première étape est de prendre la responsabilité de votre réaction, sans vous justifier. Une excuse efficace se concentre sur l’impact de votre comportement sur l’autre, pas sur vos intentions. “Je suis désolé(e) que mes paroles t’aient blessé” est bien plus puissant que “Je suis désolé, mais j’étais vraiment en colère parce que tu…”.

L’étape suivante est la validation de l’émotion de l’autre. Reconnaissez son ressenti : “Je comprends que tu te sentes blessé(e)/fâché(e)/déçu(e)”. Cela ne veut pas dire que vous êtes d’accord avec son interprétation, mais que vous reconnaissez la légitimité de son expérience émotionnelle. C’est la base de la co-régulation : créer un espace sécuritaire où les deux émotions peuvent coexister et s’apaiser mutuellement. Enfin, vous pouvez exprimer votre propre besoin ou émotion sous-jacente de manière non accusatrice : “Sous ma colère, il y avait de la peur/de la tristesse parce que…”. Ce processus reconstruit le pont de l’empathie.

Comme le rappelle sagement le Centre d’aide aux étudiants de l’Université Laval, dans ces moments, nos valeurs personnelles sont notre meilleur guide : “Les valeurs sont ce qui compte pour vous et comme une boussole, elles vous indiquent la direction à suivre”. Revenir à des valeurs communes (le respect, l’amour, l’honnêteté) peut guider le processus de réparation.

Chaque réparation réussie ne fait pas qu’effacer la rupture ; elle renforce la relation en augmentant la confiance mutuelle dans la capacité à surmonter les tempêtes ensemble.

Comment construire votre trousse de premiers soins psychologiques au Québec ?

Attendre d’être en pleine crise émotionnelle pour chercher des outils, c’est comme chercher une bouée de sauvetage au milieu d’une tempête. Une approche beaucoup plus efficace est de préparer à l’avance votre propre “trousse de premiers soins psychologiques”. Il s’agit d’une collection personnalisée de stratégies et de ressources que vous pouvez utiliser rapidement lorsque vous sentez que vous commencez à être déstabilisé.

Cette trousse peut contenir des éléments internes et externes. Les éléments internes sont les techniques que vous avez pratiquées : un exercice de respiration, une technique d’ancrage (comme celle vue plus haut), une phrase apaisante que vous pouvez vous répéter. Les éléments externes sont les ressources que vous pouvez mobiliser. Il peut s’agir d’une liste de lecture de musique calmante, du numéro de téléphone d’un ami de confiance, ou d’une liste de contacts professionnels prêts à être utilisés en cas de besoin.

Au Québec, nous avons la chance d’avoir accès à plusieurs ressources publiques et communautaires fiables qui peuvent faire partie de cette trousse. Il est crucial de les identifier et de noter leurs coordonnées *avant* d’en avoir un besoin urgent. Cela réduit la charge mentale au moment de la crise et facilite le passage à l’action. Des programmes comme le Programme Cactus d’Entraide Jeunesse Québec, qui offre des groupes de gestion des émotions pour les jeunes, sont des exemples de soutien structuré qui peut être exploré de manière proactive.

Votre plan d’action : la trousse de premiers soins en santé mentale au Québec

  1. Ligne d’écoute immédiate : Notez le numéro d’Info-Social 811 (option 2) dans vos contacts. C’est un service gratuit, confidentiel et disponible 24/7 pour parler à un intervenant psychosocial.
  2. Soutien en cas de crise suicidaire : Enregistrez la ligne de prévention du suicide : 1-866-277-3553. Mieux vaut l’avoir et ne pas en avoir besoin que l’inverse.
  3. Accès aux services publics : Identifiez le contact de votre Guichet d’accès à la santé mentale (GASMA) local. C’est la porte d’entrée pour les services psychologiques de votre CISSS ou CIUSSS.
  4. Techniques d’auto-soins : Mettez en favori les fiches d’auto-soins du CISSS de la Montérégie ou d’une source similaire. Elles contiennent des guides pour la cohérence cardiaque ou la relaxation progressive.
  5. Réseau de soutien personnel : Listez 3 personnes de confiance (ami, famille) que vous pouvez appeler, non pas pour qu’elles “règlent” le problème, mais simplement pour une écoute bienveillante.

En préparant activement cette trousse, vous passez d’une posture réactive à une posture proactive face à votre santé mentale, un changement fondamental pour un bien-être durable.

À retenir

  • Vos émotions sont des données, pas des défauts. Les écouter est la première étape de la maîtrise.
  • La régulation est une compétence contextuelle. Le but n’est pas de tout supprimer, mais de choisir la réponse la plus sage.
  • Le refoulement constant (le “stoïcisme performatif”) est une stratégie coûteuse qui mène à l’anxiété et nuit aux relations.

L’erreur des Québécois bien intentionnés qui commettent des micro-agressions culturelles

La régulation émotionnelle n’est pas seulement une affaire de bien-être personnel ; elle a un impact direct et profond sur la qualité de notre tissu social. Un exemple particulièrement pertinent au Québec, société de plus en plus diversifiée, est le lien entre l’impulsivité et les micro-agressions culturelles. Ces dernières sont des commentaires ou des questions, souvent involontaires, qui communiquent un message dénigrant ou excluant à une personne en raison de son appartenance à un groupe marginalisé.

Des questions comme “Mais tu viens d’où, pour vrai ?” ou des compliments maladroits sur la maîtrise du français peuvent sembler anodins pour celui qui les pose. Cependant, pour celui qui les reçoit de manière répétée, ils renforcent un sentiment de ne pas être pleinement “d’ici”. Comme le souligne une analyse du Centre d’aide aux étudiants de l’Université Laval, beaucoup de ces maladresses ne viennent pas de la méchanceté, mais d’un manque de régulation d’une émotion de base : la curiosité ou la surprise. L’impulsion de “savoir” prend le pas sur la réflexion quant à l’impact de la question.

Ici, la régulation émotionnelle prend la forme d’une pause consciente. C’est la capacité d’insérer un micro-délai entre l’impulsion (la question qui monte) et l’action (la question qui sort). Ce délai permet de se poser une question interne cruciale : “Est-ce que ma curiosité est plus importante que le confort de mon interlocuteur ? Est-ce le bon moment et la bonne manière de poser cette question ?”. Cette pause est un acte d’intelligence sociale et de respect. Voici une méthode simple pour la mettre en pratique :

  • La règle des deux secondes : Avant de poser une question sur les origines, l’accent ou une pratique culturelle d’une personne, prenez deux secondes de silence complet.
  • Auto-évaluation rapide : Demandez-vous : “Pourquoi ai-je besoin de cette information ? Est-ce pertinent pour notre conversation ?”.
  • Reformulation : Si la question est vraiment pertinente, transformez-la. Au lieu de “Ton nom sonne exotique”, essayez “C’est un joli prénom, je ne le connaissais pas”.
  • Réception d’un feedback : Si quelqu’un vous signale que votre commentaire était maladroit, la meilleure réponse est “Merci de me le dire, je n’avais pas réalisé”, plutôt qu’une justification.

En pratiquant cette pause réflexive, vous contribuez à créer des espaces de conversation plus sécuritaires et inclusifs pour tous les Québécois.

Comment renforcer votre santé mentale de manière proactive au Québec

Tout au long de cet article, nous avons exploré comment réagir aux émotions difficiles. Mais la véritable transformation réside dans le passage d’une gestion de crise à une culture de prévention. Renforcer sa santé mentale de manière proactive, c’est adopter une hygiène émotionnelle quotidienne, de la même manière que vous vous brossez les dents pour prévenir les caries.

Cette hygiène proactive repose sur des piliers fondamentaux : un sommeil de qualité, une alimentation équilibrée, une activité physique régulière et des liens sociaux nourrissants. Au-delà de ces bases, elle inclut des pratiques intentionnelles de régulation. Cela peut être 5 minutes de méditation le matin, un moment pour écrire dans un journal le soir, ou la pratique consciente de la gratitude. L’objectif est de s’entraîner à la régulation lorsque vous êtes calme, pour que la compétence soit disponible lorsque vous êtes stressé.

Cette approche est pertinente pour tous. Selon les données 2024 de Statistique Québec, si 62% des Québécois perçoivent leur santé mentale comme excellente ou très bonne, cela signifie aussi qu’une part importante de la population ressent une charge ou une fragilité. L’hygiène émotionnelle n’est pas seulement pour ceux qui souffrent ; elle est pour tout le monde, car elle bâtit la résilience nécessaire pour faire face aux inévitables défis de la vie. C’est un investissement dans votre futur bien-être.

En intégrant ces petites pratiques dans votre quotidien, vous ne faites pas que gérer vos émotions ; vous sculptez activement un esprit plus calme, plus clair et plus connecté aux autres.

Written by François Bouchard, François Bouchard est psychologue clinicien depuis 16 ans, membre de l'Ordre des psychologues du Québec, titulaire d'un doctorat en psychologie de l'Université Laval et actuellement psychothérapeute en pratique privée à Québec, spécialisé en thérapie cognitivo-comportementale, gestion du stress, prévention de l'épuisement professionnel et régulation émotionnelle. Il intervient également comme superviseur clinique auprès de jeunes psychologues et formateur en santé mentale en milieu de travail.