
Contrairement à la croyance populaire, la clé d’une retraite réussie n’est plus d’arrêter de travailler à 65 ans, mais de devenir l’architecte d’un projet de vie de 30 ans.
- L’allongement de l’espérance de vie au Québec rend le modèle traditionnel financièrement et personnellement obsolète.
- Une approche par “piliers de capital” (financier, santé, social, compétences) est nécessaire pour structurer cette nouvelle étape de vie.
Recommandation : Traitez votre retraite non comme une destination, mais comme la plus grande entreprise de votre vie, en planifiant activement vos finances, votre santé et votre épanouissement pour les trois prochaines décennies.
Vous avez travaillé fort, cotisé avec discipline et l’horizon de la retraite se dessine enfin. La vision classique ? Des jours paisibles, des voyages, du temps pour soi. Mais un nouveau paradigme émerge, porté par une réalité démographique incontournable au Québec : nous vivons beaucoup plus longtemps. La retraite n’est plus un épilogue de 10 à 15 ans, mais potentiellement un nouveau chapitre de 25, voire 30 ans. Cette longévité est un cadeau magnifique, mais elle dynamite le modèle de planification hérité de nos parents.
Face à cette réalité, les conseils habituels comme “mettre de l’argent de côté” ou “viser 70 % de son revenu” deviennent dangereusement simplistes. Ils ignorent l’impact dévastateur de l’inflation sur trois décennies, l’évolution des coûts de santé et, surtout, une question fondamentale : comment rester actif, pertinent et épanoui pendant une période aussi longue que votre carrière initiale ? Préparer sa retraite aujourd’hui ne consiste plus seulement à accumuler un capital ; il s’agit de bâtir une structure de vie durable.
Et si la véritable clé n’était pas de savoir quand arrêter, mais comment continuer différemment ? Cet article propose une rupture avec la pensée traditionnelle. Nous n’allons pas seulement parler d’épargne, mais de stratégie de décaissement. Pas seulement de santé, mais de la construction d’un “capital de vitalité”. Pas seulement d’une fin de carrière, mais du lancement de votre plus grand projet personnel : architecturer 30 années de vie active, financée et pleine de sens.
Ce guide vous accompagnera pas à pas dans cette refonte de votre plan de retraite. Nous verrons comment évaluer vos besoins réels, explorer des modèles de transition flexibles et intégrer les piliers essentiels d’un bien-être durable, le tout ancré dans la réalité québécoise.
Sommaire : Le guide pour structurer 30 ans de vie post-carrière au Québec
- Pourquoi la retraite à 65 ans est devenue inadaptée à l’espérance de vie québécoise ?
- Comment calculer le montant réel dont vous aurez besoin pour 30 ans de retraite au Québec ?
- Retraite progressive ou arrêt complet : quelle formule pour vivre longtemps activement ?
- L’erreur des retraités québécois qui sous-estiment l’inflation sur 25 ans
- Comment maintenir votre santé cognitive et physique pour 30 ans de retraite au Québec ?
- Comment calculer le montant réel dont vous aurez besoin pour 30 ans de retraite au Québec ?
- Comment maintenir votre santé cognitive et physique pour 30 ans de retraite au Québec ?
- Comment intégrer 5 piliers de bien-être dans votre vie quotidienne au Québec
Pourquoi la retraite à 65 ans est devenue inadaptée à l’espérance de vie québécoise ?
Le concept de la retraite à 65 ans est un héritage d’une époque où l’espérance de vie était bien plus courte. Aujourd’hui, ce chiffre est devenu un jalon psychologique déconnecté de notre réalité biologique et financière. La longévité croissante au Québec n’est pas une projection lointaine, c’est une donnée actuelle qui force à repenser entièrement la structure de nos vies. Pour un couple de 65 ans en bonne santé, il y a une forte probabilité que l’un des deux partenaires atteigne, voire dépasse, les 95 ans.
Les chiffres sont éloquents. Selon les données les plus récentes, l’espérance de vie à la naissance au Québec est de 84,4 ans pour les femmes et 80,9 ans pour les hommes. Cela signifie qu’une retraite prise à 65 ans doit financer, en moyenne, 15 à 20 ans de vie. Cependant, cette moyenne masque une réalité cruciale pour la planification : il ne s’agit pas de planifier pour la moyenne, mais de se préparer au scénario le plus long. Planifier pour 30 ans n’est plus pessimiste, c’est simplement prudent et réaliste.
Cette longévité accrue introduit un défi majeur que les modèles traditionnels ignorent : l’écart entre l’espérance de vie totale et l’espérance de vie en bonne santé. Vivre plus longtemps ne signifie pas nécessairement vivre en parfaite santé jusqu’au bout, un facteur qui a des implications financières directes et importantes.
Étude de cas : Le défi de l’espérance de vie en bonne santé
L’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) met en lumière une nuance essentielle : l’allongement de la vie n’est pas synonyme d’années sans incapacité. Une analyse de l’espérance de vie en bonne santé révèle que les dernières années de vie sont souvent marquées par des besoins en soins accrus. Pour un retraité, cela se traduit par une augmentation des coûts non discrétionnaires (soins à domicile, médicaments, adaptations du logement) précisément au moment où les revenus fixes sont les plus vulnérables à l’inflation. Ne pas intégrer ce “coût de la longévité” dans le calcul initial est l’une des plus grandes erreurs de planification actuelles.
Ignorer cette nouvelle donne, c’est prendre le risque de survivre à son épargne. La retraite à 65 ans n’est plus une fin en soi, mais le début d’une nouvelle phase de vie qu’il faut architecturer avec la même rigueur qu’une carrière professionnelle. Il est donc impératif de comprendre les fondements de cette nouvelle réalité démographique pour bâtir un plan solide.
Comment calculer le montant réel dont vous aurez besoin for 30 ans de retraite au Québec ?
La question la plus angoissante pour tout futur retraité est : “Combien me faut-il ?” La réponse traditionnelle, basée sur la “règle du 70 %” de remplacement du revenu, est un point de départ, mais elle est insuffisante pour une retraite de 30 ans. Pour obtenir un chiffre réaliste, il faut adopter une approche plus granulaire et dynamique, qui tient compte de l’évolution de votre style de vie et des stratégies d’optimisation propres au système québécois.
La première étape est de sortir de la pensée monolithique. Votre retraite ne sera pas une longue ligne droite ; elle se déroulera probablement en trois phases distinctes avec des besoins financiers très différents : les années “Go-Go” (environ 65-75 ans), les années “Slow-Go” (75-85 ans), et les années “No-Go” (85 ans et plus). Les années “Go-Go” sont souvent les plus coûteuses, marquées par les voyages, les loisirs et la réalisation de projets longtemps reportés. Les années “Slow-Go” voient les dépenses de loisirs diminuer, mais les coûts liés à la santé et au maintien à domicile commencent à augmenter. Les années “No-Go” sont principalement dominées par les dépenses de santé. Budgétiser séparément pour ces trois phases est essentiel.
Une fois vos besoins estimés, l’étape suivante est d’optimiser vos sources de revenus. Au Québec, le Régime de rentes du Québec (RRQ) et la pension de la Sécurité de la vieillesse (PSV) sont les piliers de votre revenu. La décision de quand commencer à les percevoir a un impact colossal sur votre plan. Reporter la demande de vos rentes publiques est l’un des leviers les plus puissants et sous-utilisés. En effet, chaque année de report bonifie significativement les montants, réduisant ainsi la pression sur votre épargne personnelle.

Cette stratégie de report a un effet direct sur le capital que vous devez accumuler. Par exemple, une étude de la Chaire en fiscalité et en finances publiques a démontré que le report des prestations publiques peut réduire de manière significative le fardeau sur vos placements. Un couple qui reporte ses rentes de 65 à 70 ans a besoin d’environ 33% de moins d’épargne privée pour maintenir le même niveau de vie. C’est une optimisation massive qui change complètement la donne pour votre planification.
Votre plan d’action pour un budget retraite réaliste
- Évaluation des besoins : Calculez vos dépenses actuelles et projetez-les en remplaçant environ 70% de votre revenu annuel brut. Surtout, segmentez ce budget selon les phases “Go-Go” (plus de loisirs) et “Slow-Go” (plus de santé).
- Inventaire des revenus : Listez toutes vos sources de revenus de retraite : RRQ, PSV, régimes privés (RREGOP, fonds de pension), REER, CELI. Utilisez les calculateurs en ligne de Retraite Québec pour simuler différents scénarios.
- Simulation de report : Calculez précisément le gain financier d’un report de la RRQ à 72 ans (bonification maximale de 58,8%) et de la PSV à 70 ans (majoration de 36%). Comparez ce gain au capital que vous devriez retirer de vos placements pour combler le manque à gagner entre 65 et 70 ans.
- Stress-test d’inflation : Appliquez un taux d’inflation de 3% (supérieur à la cible de 2% de la Banque du Canada) sur vos dépenses pour les 30 prochaines années pour visualiser l’érosion de votre pouvoir d’achat.
- Analyse de décaissement : Établissez un ordre de décaissement stratégique (ex: retirer des REER/FERR en premier dans les années à plus faible revenu) pour minimiser l’impôt à payer sur le long terme.
Retraite progressive ou arrêt complet : quelle formule pour vivre longtemps activement ?
L’idée de cesser toute activité professionnelle du jour au lendemain est de plus en plus remise en question. Pour une retraite s’étalant sur 30 ans, une transition douce est souvent préférable, tant pour l’équilibre financier que psychologique. La retraite progressive n’est plus une simple option, mais une véritable stratégie pour moduler ses revenus, maintenir un lien social et donner un sens à cette nouvelle longévité. Plutôt qu’un arrêt brutal, envisagez cette période comme une diversification de vos activités.
Plusieurs modèles hybrides peuvent être adaptés à votre situation et à vos envies. Vous pouvez choisir de devenir consultant expert dans votre domaine, monétisant des décennies d’expérience avec une flexibilité totale. Une autre voie est de négocier un passage à temps partiel, ce qui permet souvent de conserver des avantages sociaux précieux tout en allégeant la charge de travail. Pour ceux qui ont une passion, la transformer en micro-entreprise (ex: artisanat, cours, etc.) peut générer un revenu d’appoint tout en étant fiscalement avantageux. Enfin, le bénévolat stratégique dans un conseil d’administration ou une association peut offrir un épanouissement immense et développer de nouvelles compétences, consolidant votre “capital social”.
Le cadre fiscal québécois évolue pour accompagner cette tendance. Comme le souligne l’expert François Lucas-Caron dans La Presse, une modification importante au RRQ est entrée en vigueur pour encourager la flexibilité :
À compter du 1er janvier 2024, les travailleurs de 65 ans et plus qui touchent déjà une rente du RRQ peuvent cesser de cotiser au régime.
– François Lucas-Caron, La Presse – Trois changements au RRQ à connaître
Cette mesure offre une flexibilité accrue aux travailleurs expérimentés, rendant le travail d’appoint après 65 ans plus avantageux financièrement. Elle permet de combiner rente et revenu de travail sans voir ce dernier amputé de cotisations additionnelles, une incitation claire à rester actif sur le marché du travail selon ses propres termes.
Pour vous aider à visualiser les différentes avenues possibles, voici une comparaison des principaux modèles de transition.
| Option | Avantages | Considérations fiscales |
|---|---|---|
| Consultant expert | Monétisation de l’expérience, flexibilité horaire | Statut travailleur autonome possible |
| Temps partiel | Maintien avantages sociaux, routine structurée | Cotisations RRQ maintenues (mais option de cesser après 65 ans) |
| Micro-entrepreneur passion | Épanouissement personnel, revenus complémentaires | Déductions possibles pour entreprise |
| Bénévole stratégique | Développement nouvelles compétences, contribution sociale | Aucun impact fiscal |
Le choix entre un arrêt complet et une transition progressive est profondément personnel. Il ne dépend pas seulement des finances, mais aussi de votre besoin de structure, de stimulation intellectuelle et d’interaction sociale. L’important est de voir cela non comme une contrainte, mais comme une opportunité de sculpter une retraite qui vous ressemble.
L’erreur des retraités québécois qui sous-estiment l’inflation sur 25 ans
L’inflation est l’ennemi silencieux et le plus grand risque financier d’une longue retraite. Sur une ou deux années, son effet semble gérable. Mais projeté sur 25 ou 30 ans, son impact est dévastateur et peut faire dérailler le plan le mieux intentionné. L’erreur la plus commune est de raisonner avec le pouvoir d’achat d’aujourd’hui, en oubliant qu’un dollar dans 20 ans vaudra beaucoup moins. Pour un retraité avec des revenus majoritairement fixes, c’est une érosion garantie du niveau de vie.
Le danger est d’autant plus grand que l’inflation ne frappe pas tous les paniers de consommation de la même manière. L’Indice des Prix à la Consommation (IPC) global est une moyenne qui masque la réalité. Pour les aînés, les postes de dépenses qui augmentent le plus vite sont souvent ceux qui sont incontournables : la santé, les assurances, les services à la personne et le logement. Le budget 2024 du Québec, en allouant 1,1 milliard sur cinq ans pour les soins aux aînés, reconnaît implicitement que ces coûts spécifiques grimpent plus rapidement que l’inflation générale. Certains retraités sont déjà forcés de faire des choix déchirants entre se loger, se nourrir et acheter leurs médicaments.
Une simulation réalisée par l’Association québécoise des retraités (AQRP) illustre ce péril de façon dramatique. Elle montre que, dans un scénario d’inflation persistante, un retraité sans régime de retraite pleinement indexé voit son patrimoine s’épuiser à 0$ à 92 ans. C’est la concrétisation de la plus grande peur : survivre à son argent. L’indexation partielle des rentes publiques (RRQ et PSV) aide, mais ne compense pas entièrement cette érosion, surtout pour les dépenses de santé.

La seule parade efficace contre ce risque est de l’intégrer au cœur de votre stratégie de placement et de décaissement. Cela signifie que votre portefeuille de retraite ne peut pas être entièrement composé de placements “sécuritaires” à faible rendement comme des CPG. Une portion doit rester investie dans des actifs de croissance (actions, FNB) pour que votre capital continue de croître plus vite que l’inflation. Il faut passer d’une mentalité de “préservation du capital” à une mentalité de “préservation du pouvoir d’achat”. C’est un changement de paradigme fondamental pour naviguer une retraite de 30 ans.
Comment maintenir votre santé cognitive et physique pour 30 ans de retraite au Québec ?
Dans l’architecture de votre retraite de 30 ans, la santé n’est pas une simple variable, c’est le fondement sur lequel tout repose. Votre patrimoine financier le plus solide ne vaut rien si vous n’avez pas la capacité physique et mentale d’en profiter. C’est pourquoi il est crucial de cesser de voir la santé comme une simple absence de maladie et de commencer à la gérer comme votre actif le plus précieux : votre “capital de vitalité”. Ce capital a trois composantes indissociables : la santé physique, la santé cognitive et la santé sociale.
Boyd, a démontré que l’isolement social est un facteur de risque de déclin cognitif aussi important que des facteurs biologiques connus. La retraite, en supprimant la routine et les interactions quotidiennes du travail, est un moment à haut risque de rupture sociale.
Maintenir son capital de vitalité physique repose sur trois piliers bien connus : l’activité physique régulière, une alimentation équilibrée et un sommeil de qualité. Pour une personne de 60 ans, l’objectif n’est pas de courir des marathons, mais d’intégrer une routine durable. Pensez à des activités à faible impact comme la marche rapide, le vélo, la natation ou le yoga, qui entretiennent la force musculaire, l’équilibre (prévention des chutes) et la santé cardiovasculaire. L’enjeu est la régularité : 30 minutes d’activité modérée, cinq fois par semaine, ont un impact plus profond qu’un effort intense et sporadique.
La santé cognitive, quant à elle, se nourrit de nouveauté et de complexité. Le cerveau est un muscle : si vous ne l’utilisez pas, il s’atrophie. La pire chose à faire à la retraite est de sombrer dans une routine passive devant la télévision. Pour entretenir votre agilité mentale, vous devez continuellement vous exposer à de nouveaux apprentissages. Apprendre une nouvelle langue, jouer d’un instrument de musique, suivre des cours universitaires pour aînés ou même maîtriser un nouveau logiciel sont des exercices cérébraux puissants. Ces activités créent de nouvelles connexions neuronales et bâtissent ce que les neurologues appellent une “réserve cognitive”, qui peut aider à retarder l’apparition de maladies neurodégénératives.
Enfin, ces deux piliers sont intimement liés au troisième : la santé sociale. L’humain est un être social. De nombreuses études ont démontré que l’isolement est un facteur de risque majeur pour la dépression et le déclin cognitif. La retraite, en supprimant la routine et les interactions quotidiennes du travail, est un moment à haut risque de rupture sociale. Planifier activement ses interactions sociales est aussi important que de planifier ses finances. Le maintien d’un réseau solide est un investissement direct dans votre longévité en bonne santé.
Comment calculer le montant réel dont vous aurez besoin for 30 ans de retraite au Québec ?
Nous avons établi la méthode de calcul par phases (“Go-Go”, “Slow-Go”). Cependant, au-delà de la mécanique, le plus grand obstacle à un calcul juste est de nature psychologique. En tant qu’architecte de votre retraite, vous devez déjouer les biais cognitifs qui nous poussent systématiquement à sous-estimer nos besoins futurs. Le plus courant est l’optimisme irréaliste : la tendance à sous-évaluer la probabilité d’événements négatifs (problèmes de santé coûteux, inflation galopante) et à surévaluer notre capacité à gérer les imprévus.
Un autre piège est l’aversion à la complexité. Face à un horizon de 30 ans, la tentation est grande de s’en remettre à des règles simplistes, comme la fameuse règle du 4% de retrait annuel. Or, cette règle, conçue aux États-Unis dans les années 90, est de plus en plus critiquée. Elle ne tient pas compte des frais de gestion élevés de certains fonds au Canada, de la volatilité accrue des marchés et, surtout, elle présuppose un portefeuille majoritairement américain. L’appliquer aveuglément au contexte québécois est risqué. Un calcul réaliste demande un effort de personnalisation.
Pour contrer ces biais, la meilleure approche est le “stress-test” de votre plan. Ne vous contentez pas d’un scénario optimiste. Construisez-en trois : un scénario de base, un scénario pessimiste (ex: une crise financière majeure dans vos 10 premières années de retraite) et un scénario de “longévité extrême” (vous vivez jusqu’à 100 ans). Voyez comment votre capital réagit. Cet exercice peut être inconfortable, mais il est le seul moyen de vérifier la résilience réelle de votre montage financier.
Enfin, le calcul ne s’arrête pas au moment de prendre sa retraite. Il doit être révisé annuellement. Votre “montant réel” n’est pas un chiffre gravé dans le marbre, mais une cible mouvante. Chaque année, vous devez ajuster votre plan en fonction du rendement de vos placements, de l’inflation réelle et de l’évolution de votre état de santé. Pensez à votre plan de retraite non comme une carte routière, mais comme le tableau de bord d’un avion : il nécessite des ajustements constants pour maintenir le cap à travers les turbulences.
Comment maintenir votre santé cognitive et physique for 30 ans de retraite au Québec ?
Passer de la théorie à la pratique est la clé pour bâtir votre “capital de vitalité” au quotidien. Il ne suffit pas de savoir qu’il faut bouger et apprendre ; il faut intégrer ces activités dans une routine structurée et plaisante. La fin de la carrière professionnelle laisse un vide dans l’agenda. Votre mission est de le remplir non pas avec des distractions, mais avec des activités intentionnelles qui renforcent les trois piliers de votre bien-être : physique, cognitif et social.
Pour le pilier physique, la clé est de trouver une activité que vous aimez réellement, car c’est la seule garantie de persévérance. Le Québec offre une multitude de possibilités adaptées. Les ligues de quilles ou de pickleball pour aînés, par exemple, sont d’excellents choix car elles combinent l’exercice modéré avec une interaction sociale régulière. De même, les nombreux parcs nationaux (SEPAQ) proposent des sentiers de randonnée pour tous les niveaux, offrant un contact bénéfique avec la nature. L’important est de planifier ces activités dans votre semaine comme des rendez-vous non négociables.
Pour le pilier cognitif, transformez l’apprentissage en projet. Plutôt que de lire passivement, engagez-vous activement. Inscrivez-vous à un programme des “Belles Heures” de l’Université de Montréal ou à l’Université du troisième âge de l’Université de Sherbrooke. Ces institutions offrent des cours stimulants dans un environnement social. Un autre projet puissant est de vous atteler à la généalogie de votre famille. Cette activité combine recherche historique, logique déductive et utilisation d’outils numériques, tout en renforçant les liens familiaux.
Le pilier social est souvent celui qui demande le plus d’efforts conscients au début. Le réseau FADOQ, présent partout au Québec, est une ressource extraordinaire. Il ne s’agit pas seulement de jouer aux cartes ; le réseau propose des ateliers, des voyages de groupe et des conférences. En devenant membre actif, vous vous insérez dans une communauté dynamique. Créez également vos propres rituels : un café hebdomadaire avec d’anciens collègues, un dîner mensuel avec des amis, ou rejoignez un club de lecture. La structure de ces interactions est le mortier qui solidifie votre édifice social et prévient l’isolement.
À retenir
- La longévité au Québec transforme la retraite en un projet de vie de 30 ans, rendant le modèle de l’arrêt à 65 ans obsolète.
- Une planification réussie doit aller au-delà du financier et architecturer activement votre “capital de vitalité” (santé physique, cognitive, sociale).
- Les stratégies de décaissement, le choix d’une retraite progressive et une protection active contre l’inflation sont les nouveaux piliers d’une retraite viable.
Comment intégrer 5 piliers de bien-être dans votre vie quotidienne au Québec
Vous avez maintenant les plans de l’architecte : les stratégies financières, les modèles de transition et les fondations de votre capital de vitalité. La dernière étape, la plus cruciale, est de faire de ce plan une réalité tangible, une routine quotidienne. Le bien-être sur 30 ans ne relève pas d’actes héroïques, mais d’une série de petites habitudes intégrées avec constance. Voici comment orchestrer les 5 piliers essentiels : la sécurité juridique, le lien social, l’apprentissage continu, la contribution et la santé proactive.
Le premier pilier, souvent négligé, est la sécurité juridique. Dans une perspective de longue vie, le mandat de protection en cas d’inaptitude devient plus important que le testament. Il garantit que vos volontés concernant vos soins et vos finances seront respectées si vous ne pouvez plus décider. C’est la fondation de votre tranquillité d’esprit. Le deuxième pilier est le lien social. Comme vu précédemment, il doit être planifié. Créez un “horaire social” hebdomadaire : lundi, club de marche ; mardi, café avec un ami ; jeudi, bénévolat. La structure est votre alliée contre l’isolement.
Étude de cas : L’apprentissage continu avec Retraite Québec
Le troisième pilier, l’apprentissage continu, est parfaitement illustré par l’initiative de Retraite Québec. Avec son parcours web “Savoir faire pousser son blé”, l’organisme propose plus de 40 capsules vidéo pour éduquer les Québécois sur la planification financière. Ce projet, mené avec l’AMF, démontre que l’acquisition de nouvelles compétences, même financières, est un pilier fondamental du bien-être. Savoir gérer soi-même ses placements en ligne ou comprendre les subtilités de son FERR est une source d’autonomie et de confiance en soi immense à la retraite.
Le quatrième pilier est la contribution. Le besoin de se sentir utile ne disparaît pas à 65 ans. Que ce soit par le bénévolat, le mentorat d’un jeune professionnel ou la transmission de savoir-faire à vos petits-enfants, trouver une manière de contribuer donne un sens profond à vos journées. Enfin, le cinquième pilier est la santé proactive. Utilisez les outils à votre disposition comme le Carnet Santé Québec pour suivre vos rendez-vous, accédez à la télémédecine et engagez-vous dans des programmes de prévention. Devenez le PDG de votre propre santé.
Ces cinq piliers forment un système interdépendant. L’apprentissage de nouvelles technologies (pilier 3) vous permet de mieux gérer votre santé en ligne (pilier 5) et de garder le contact avec vos proches (pilier 2). Intégrer ces piliers dans votre quotidien est le secret pour transformer une longue vie en une belle et bonne vie.
Maintenant que vous êtes équipé de cette nouvelle vision et de ces outils stratégiques, l’étape suivante consiste à passer de la réflexion à l’action. Commencez par ébaucher votre propre plan d’architecte, en identifiant une action concrète pour chacun des piliers que nous avons explorés.
Questions fréquentes sur la planification d’une longue retraite au Québec
Qu’est-ce qu’un mandat de protection en cas d’inaptitude au Québec?
C’est un document juridique qui désigne une personne pour prendre des décisions en votre nom si vous devenez inapte. Plus important qu’un testament pour une longue retraite, il garantit le respect de vos volontés en cas de déclin cognitif.
Comment reconstruire un réseau social post-carrière?
Planifiez un horaire hebdomadaire incluant des activités FADOQ, des cafés-rencontres thématiques, et l’adhésion à des ligues sportives récréatives pour aînés comme le pickleball ou les quilles.
Quelles compétences acquérir pour rester autonome après 65 ans?
Les priorités sont la gestion de portefeuille en ligne, l’utilisation de la télémédecine via le Carnet Santé Québec, et des compétences numériques comme le montage vidéo pour préserver les souvenirs familiaux et rester connecté.